Extrait 12 - écrit par Sia

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     Tout était flou autour de Fly quand cette dernière ouvrit les yeux, mais quand tout redevint net, la jeune fille s’aperçut qu'elle se trouvait dans la forêt, non loin de la grande falaise. C'était la première fois que Fly elle ressentait cette étrange sensation. Elle savait qu'elle était dans un rêve mais ignorait dans les songes de qui elle s'était immiscée.


     Elle avança et s'enfonça dans la forêt cherchant pourquoi elle se retrouvait là. La jeune femme avait parcouru plusieurs mètres lorsqu'elle entendit le son d'une voix entonnant un chant indien.
L’intonation était grave et devait sûrement être celle d'un homme. Elle décida de la suivre afin de découvrir qui chantait. Fly se cacha ensuite derrière un large tronc pour ne pas être vue et observa la scène qui se déroulait sous ses yeux.


     Un jeune couple se tenait au centre d'un cercle de pierres grises.
La jeune femme était vêtue d'une longue robe blanche et ses cheveux, tressés en deux nattes ébènes, pendaient de chaque coté de son visage. Ses traits étaient fins et d'une grande beauté. Fly regretta un instant qu'elle ait les yeux fermés mais n'eut aucun mal à en imaginer l'intensité de son regard comme si elle le connaissait. Dans ses bras, la femme tenait un bébé qui ne devait pas avoir plus de quelques jours. L'enfant ne bougeait pas et aucun bruit ne s'échappait de lui. Fly crut un instant qu'elle était en train d'assister à une cérémonie indienne, commémorant la mort de l'enfant. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux mais continua d'observer. Elle passa du bébé à l'homme. Il était torse nu et plusieurs symboles rouges ornés sa peau brune. Son visage serein n'exprimait aucune tristesse et il ne semblait pas inquiétait du nombre de personnes qui l'observaient. Il avait les yeux clos, il. Sa musculature parfaite laissait penser qu'il devait être fort.
Fly se concentra ensuite sur l'homme qui chantait toujours. Elle était tellement absorbée par le couple et le bébé qu'elle l'avait complètement oublié. Il était très âgé et ses longs cheveux étaient gris. Sa voix trahissait sa sagesse et toutes les personnes présentes autour étaient pendues à son chant. Lorsqu'il eut fini de faire le tour du cercle de pierres, il s'arrêta face aux deux jeune gens qui demeuraient assis, les yeux fermés et le silence s'installa.
Fly profita du calme pour regarder avec plus d'attention l'assemblée. Un visage lui sembla familier. Qui est-ce ?


          – Rowtag, Adsila êtes vous certain de votre choix ? demanda l'homme.
     Le jeune couple ouvrit les yeux et l'homme répondit :
          – Oui Hiamovi.
          – Dans ce cas sortez du cercle et laissez l'enfant.


     La jeune femme embrassa le bébé sur le front et le déposa sur un plaid qui était au sol. L'enfant se mit à gazouiller, ce qui rassura Fly. Comme le leur avait demandé l'homme, le couple sortit du cercle et se plaça de part et d'autre de ce dernier. Très vite, l'enfant se sentant seul se mit à pleurer, mais personne n'intervint. Le vieil homme se remit à parler mais cette fois, Fly ne put comprendre ce qu'il disait.
Soudain, elle s'aperçut qu'il y avait quelqu'un derrière elle et se retourna vivement.


          – Tu ne devrais pas être là Aponi.
          – Enola ! Vous m'avez fait peur.
          – Je suis désolée, ce n'était pas mon intention. Il est temps que tu partes mon enfant, tu en as déjà bien assez vu, tu n'es pas prête encore.
          – Que se passe-t-il ? Qui sont ses gens ? Et ce bébé que va-t-on lui faire ?
          – Je te l'ai dit, c'est encore trop tôt, mais bientôt je te le dirais. File à présent. Réveille-toi !


     Avant que Fly eut le temps de répliquer, elle se réveilla dans le canapé où elle avait trouvé refuge en rentrant de la plage. Aquene était couchée devant la cheminée dont le feu était presque éteint. La jeune fille ne se rappelait pas l'avoir allumé, elle en déduisit que Lucie était rentrée. Fly alluma son portable pour regarder l'heure. Il était presque quatre heures du matin et elle avait passé toute la nuit sur le canapé. La jeune fille se leva et ouvrit la porte à la louve avant d'aller se préparer un café. De toute façon, elle n'avait plus du tout envie de dormir. Elle était bien trop pressée de retrouver Enola à la boutique pour lui demander plus d'information, la jeune femme monta se doucher.



     Non loin de là, Lonan se tournait et se retournait dans non lit. Depuis que Fly l'avait laissé sur la plage, un peu plus tôt dans la soirée, il n'avait eu de cesse de penser à elle. Comment cette fille qu'il ne connaissait que depuis quelques jours pouvait-elle le séduire autant ? Il donnerait tout pour qu'elle cède et qu'il puisse la garder auprès de lui. Il voyait bien que son petit papillon était attiré par lui comme à une lampe et pourtant elle résistait. Comment pouvait-elle ne pas succomber ? Il fallait bien qu'il se l'avoue, les recommandations
de sa grand-mère n'aidaient pas. Aponi commençait tout juste à se laisser apprivoiser qu'Enola lui demandait de garder ses distances pendant un moment. Petit conseil donné après leur avoir tout de même dit qu'ils étaient faits l'un pour l'autre.


     En ayant assez de ressasser les mêmes pensées, Lonan décida de se lever. Sans prendre la peine de passer un tee-shirt, il sortit torse nu sur la terrasse. La nuit était fraîche mais cela restait supportable. Lonan regarda longuement le reflet de la lune sur la mer. Il aimait ces moments de calme où seule la nature laissait entendre son chant. Ce sont des aboiements qui ramenèrent Lo sur terre. Ça semblait venir de la plage. Le jeune homme prit une lampe et alla voir ce qui se passait.
Il balaya le sable de sa lampe tout en suivant le bruit. Il finit par voir un chien qu'il identifia aussitôt, c'était Aquene. La louve semblait en avoir après quelque chose dans l'eau.


          – Assise Aquene !
     La chienne le regarda, recula mais continua nerveuse de fixer la mer.
          – Assise, j'ai dit.
 
      Aquene obéit. Lonan observa le rivage et vit qu'un marsouin s'était échoué. Il était encore vif et venait très certainement tout juste de se faire prendre dans le filet accroché à ses nageoires. Lonan s'approcha avec précaution, le libéra et l'aida à se remettre dans l'eau. Le jeune homme s'assura ensuite qu'il allait bien et le laissa repartir vers le large.
Trempé, Lo regagna la plage. Il s'allongea sur le sable et regarda le ciel étoilé. Aquene vint s'installer à ses cotés et déposa sa tête sur son ventre.


          – Ben alors ma belle, où est ta maîtresse ? Elle va s'inquiéter, lui dit-il en la caressant.


     Fly avait passé un jean et un débardeur avant de redescendre dans la cuisine pour se prendre un second café. Elle se rappela qu'elle avait mise Aquene dehors et sortit l'appeler, mais la chienne ne revint pas. Fly prit une lampe de poche et alla sur la plage afin d'essayer de la retrouver. Elle savait parfaitement que l'animal ne risquait pas de se perdre, mais qu'avait-elle de mieux à faire à cette heure si matinale sans avoir envie de dormir ? Il lui fallut marcher pendant un long moment avant que le faisceau de la lampe ne rencontre quelque chose. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle s'aperçut que sa chienne était couchée près de Lonan ! Fly vit qu'il était entièrement mouillé et que son pantalon de lin crème lui collait à la peau.


          – Lonan ?! Tout va bien ?

     Lo ouvrit les yeux péniblement et regarda son petit papillon d'un regard encore endormi.

          – Je rêve ?
          – Non.
          – Que fais-tu là ?
          – Et toi alors ? Ce n'est pas moi qui dors complètement trempé sur la plage.
          – Ok ! Je ne dors définitivement plus...
          – Bon tu m'expliques ce que tu fais dans cet état sur la plage et pourquoi Aquene est avec toi ?
          – Je veux bien te raconter, mais si tu veux bien on va le faire à la maison parce que là j'ai vraiment pas chaud.
          – Je ne...
          – Je ne vais pas te sauter dessus. Je te propose juste un bon café et des explications.
          – Ok.


     Tous deux rentrèrent suivis d'Aquene.
Même s'il ne faisait pas très froid dehors Fly fut contente de découvrir la chaleur de la maison de Lonan.

          – Fais comme chez toi, je reviens tout de suite.
          – Merci.


     Fly en profita pour regarder un peu l'intérieur de chez Lo. C'était l'occasion d'en apprendre un peu plus sur lui. La maison ne semblait pas très grande. L'entrée se faisait directement dans un salon très chaleureux. Un canapé deux places était installé devant la cheminée. Sur le coté droit, il y avait une cuisine moderne entièrement ouverte et sur la gauche un couloir qui devait donner sur la salle de bain et le coin nuit. Fly se rendit dans la cuisine dans le but de faire du chocolat chaud ou du café selon ce qu'elle trouverait. Elle trouva une bouteille de lait dans le réfrigérateur et une boîte de chocolat en poudre sur le plan de travail près du grille pain. La jeune fille était en train de mettre les deux tasses dans le micro-onde lorsque Lonan revint, vêtu d'un simple pantalon de sport.


           – Je me suis permis de nous faire du chocolat, lança-t-elle en se tournant vers le garçon.
           – Tu as bien fait !
           – Je pensais que tu allais t'habiller ! Tu ne connais pas les tee-shirts ?
           – Si, mais à quoi bon en mettre un alors que sans tu me dévores des yeux ?
           – T'es vraiment...
           – Irrésistible je sais !
           – Non, j'allais dire agaçant et prétentieux.
           – Va donc t'asseoir, je vais nous apporte les tasses.


     Lorsque la sonnerie se fit entendre, Lonan prit les deux boissons et les déposa sur la table basse puis il prit place lui aussi sur le sofa en s'adossant sur l'accoudoir pour faire face à Fly.

          – Merci, dit Fly.
          – De rien, je n'ai fait que les servir.
          – Tu me racontes ? demanda Fly.
          – Oui.


     Lonan raconta à son petit papillon ce qui l'avait conduit sur la plage si tôt et qu'il avait fini par s'endormir en regardant le ciel, réchauffé par Aquene qui était contre lui. Il demanda ensuite à Fly les raisons pour lesquelles elle ne dormait pas non plus.

          – J'ai fait un drôle de rêve et impossible de me rendormir ensuite.
          – Dans les pensées de qui es-tu entrée ?
          – Je crois que c'était dans les songes de ta grand-mère.


     Fly lui raconta alors à son tour le rêve dans lequel elle était intervenue. La jeune fille lui raconta tout ce qu'elle avait vu jusqu'à l'intervention d'Enola lui demandant de partir et de se réveiller.

          – Étrange, et ma grand-mère ne t'a rien dit ?
          – Juste que c'était trop tôt, que je n'étais pas prête et qu'elle répondrait à mes questions plus tard.
          – D'accord.
          – Lonan ?
          – Oui ?
          – Non laisse.
          – Aponi... tu peux tout me dire tu sais.
          – C'est gentil, mais je ne pense pas que tu accepteras de me parler de cette Prophétie.
          – Ce n'est pas que je ne veux pas... je dois avouer qu'à présent, tu en sais autant que moi. Il n'y a que grand-mère qui pourra te répondre.
          – Elle refuse, elle dit que je ne suis pas encore prête.
          – Fais-lui confiance petit papillon.


     Fly lui adressa un petit sourire. Lonan lui semblait vraiment très agréable cette nuit.


          – Tu veux regarder un film ?
          – Pourquoi pas.
          – Je t'accompagnerai chez grand-mère si tu veux.
          – Merci, mais tu n'es pas obligé.
          – Ça me fait plaisir. Attends-moi là, je vais chercher mon ordinateur.


     Lorsque Lo fut de retour, Fly et lui déplièrent le canapé pour s'installer confortablement devant le film qu'ils venaient de choisir ensemble.
Les deux jeunes gens n'avaient jamais été si proche, mais cette proximité ne dérangeait pas Fly au contraire, elle appréciait de le voir sous cette nouvelle facette.
Elle se laissa même aller et déposa sa tête contre l'épaule du garçon qui l’accueilli en passant son bras derrière son cou.
Lonan avait beaucoup de mal à se concentrer sur le film. Le parfum des cheveux de la jeune femme l’envoûtait et il n'avait envie que d'une chose... l'embrasser sans qu'elle ne rompe le charme en s'éloignant. Cependant, ils étaient si bien qu'il avait peur de gâcher cet instant paisible.
Une fois le film terminé, il se rendit compte que Fly s'était endormie. Elle lui sembla encore plus attirante et la tentation était encore plus grande. Si je l'embrassais, elle ne s'en rendrait même pas compte... ça va pas la tête mec ! Arrête ça tout de suite. Lonan se reprit et tira simplement le plaid sur la jeune femme. Fly se réveilla et releva la tête vers Lo.
Il ne lui en fallut pas plus. Lonan se pencha vers elle et déposa délicatement ses lèvres sur celles d'Aponi. Cette dernière y répondit aussitôt. Il l'attira et lui fit prendre place à califourchon sur ses cuisses, face à lui, sans cesser de l'embrasser. Tous deux répondaient simplement à ce désir qu'ils partageaient depuis le début sans se l'avouer. Leurs lèvres se touchaient, leurs langues se mêlaient dans des baisers fiévreux. Lonan passa ses mains sous le tee-shirt de la jeune femme et constata combien sa peau était douce.
Il remonta doucement sa caresse si bien que le vêtement s'enleva presque tout seul. Ses lèvres descendirent vers le cou de son petit papillon qui bascula la tête en arrière.

          – Ton téléphone sonne, murmura Fly.

          – Laisse-le, il y a le répondeur.


     Lonan reprit aussitôt ses baisers jusqu'à ce que le répondeur s'enclenche et que tous deux entendent la voix d'Enola.


          – Aponi, Lonan ! Arrêtez ça tout de suite !



Sia


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