samedi 6 avril 2013

Extrait 11 - écrit par Sia

        
           La journée fut longue et épuisante pour Fly. Entre la découverte de la boutique et son entraînement avec Enola afin de parvenir à garder pour elle ses souvenirs, c'est à bout de force que la jeune fille se laissa tomber sur le canapé dès son arrivée.
Lucie n'était pas là ce soir, elle lui avait envoyé un message pour la prévenir qu'elle sortait avec Ian et de ne pas l'attendre. Fly se demandait à quoi pouvait bien jouer son amie. Elle lui avait affirmé qu'il n'y avait rien entre elle et le jeune homme et pourtant tout dans son comportement avec lui laissait penser le contraire. Fly connaissait bien Lucie et elle savait parfaitement que les mots et les gestes de son amie étaient en contradiction.
            Aquene vint près de sa maîtresse et d'un mouvement agile de la tête plaça son museau sous la main de la jeune femme pour obtenir une caresse. Fly lui fit ce plaisir durant de longues minutes puis monta à l'étage prendre un bain.

            Pendant que l'eau coulait et que les première effluves de fleur d'oranger commençait à embaumer la salle de bain, Fly se mit un peu de musique, se déshabilla et se plongea dans l'eau chaude et apaisante. La jeune femme ferma les yeux et se laissa aller à son bien-être. Au bout de quelques minutes, elle se sentit totalement détendue si bien qu'elle s’endormit. 

           Fly se retrouva dans les bois. Un peu désorientée et sans aucun repère, elle ne sut où elle devait aller. La jeune femme se demandait si elle était simplement en train de rêver ou si elle était de nouveau entrée dans les songes de quelqu'un. Fly regarda tout autour d'elle et tenta de choisir une direction. Elle vit soudain Aquene l'attendre quelques mètres plus loin. Fly avança vers elle, mais la chienne en fit de même. Elle semblait vouloir guider sa maîtresse vers une destination bien précise. Fly s'arrêta. Était-elle entrée dans les rêves de sa louve ? Était-ce possible ?
Aquene aboya pour attirer l'attention de la jeune femme. Fly la regarda hébétée, mais finit par la suivre.
La jeune fille marcha longuement. Aquene s'était arrêtée et couchée au pied d'un arbre non loin d'une maison au bord d'un lac et l'attendait. Fly ne reconnut pas les lieux, mais deux silhouettes assises sur le ponton, un peu plus loin, attirèrent son attention. Sans vraiment pouvoir le contrôler, la jeune femme s'avança. Très vite, elle put reconnaître Lonan et Taïma. Tout deux semblaient en pleine conversation. Fly voulut essayer de savoir ce qu'ils se disaient. Peut-être pourrait-elle enfin comprendre pourquoi la jeune serveuse la détestait autant. Lorsqu'elle fut assez près pour espionner leur conversation, c'était Taïma qui parlait, elle demandait à Lonan de leur laisser une chance et lui disait qu'elle l'aimait bien assez pour deux et que s'il essayait vraiment il l'aimerait lui aussi. Une fois qu'elle eut terminé de parler, elle se pencha vers le jeune homme et tenta de l'embrasser, mais Lo la retint par les épaules pour arrêter son geste.

– Non Taï. Tu sais que ce n'est pas une bonne idée.
– Mais je t'aime moi.
– Et moi aussi... mais pas comme tu le voudrais. Tu es comme une petite sœur pour moi. Jamais je n'aurais dû t'embrasser. J'ai fait une connerie.
– Non ! Tu n'as pas le droit de dire ça... je...

          Taïma n'acheva pas sa phrase et fondit en larme. Lonan relâcha alors sa prise sur les épaules de la jeune fille et l'attira contre lui pour la consoler.
Elle l'aime, voilà pourquoi elle me hait tellement, songea Fly. Quel crétin, pourquoi a-t-il été l'embrasser s'il ne l'aimait pas ? s'interrogea-t-elle ensuite, se sentant soudainement en colère.

            Fly n'en vit pas plus et se réveilla sur la célèbre chanson « Reality ». La jeune femme encore en prise aux réflexions dues à sa nouvelle découverte, dirigea alors toutes ses pensées sur les paroles afin de se libérer la tête. Elle n'en avait pas entendu la moitié qu'elle se leva, sortit de l'eau et arrêta l'appareil furieuse.

Mais qu'est-ce qu'ils ont tous avec mes rêves ? J'en ai bien assez entendu comme ça aujourd'hui, je n'ai pas besoin que les chansons que j'écoute me rappellent elles aussi mes songes, s'écria-t-elle à voix haute.

            En entendant sa maîtresse, Aquene se mit à gratter à la porte. Fly enfila son peignoir et sortit de la salle de bain pour aller s'habiller dans sa chambre, sa chienne sur les talons.
Il faisait jour et le soleil était encore bien présent. La jeune femme décida alors d'aller faire un tour avec Aquene afin de se changer les idées. Elles marchèrent et jouèrent un bon moment. La chienne avait apporté un morceau de bois, sûrement abandonné là par la tempête de la veille, à sa maîtresse qui le lui lançait en souriant. Fly se rappela qu'elle avait prévu de nettoyer la plage de tous les débris mais n'en trouva pas le courage et remit ce projet au lendemain.
La jeune femme vit Aquene au loin sauter sur quelqu'un tout en aboyant. Elle courut pour la rejoindre et l'empêcher d'importuner plus longtemps ce pauvre promeneur qui n'avait certainement pas prévu de faire la rencontre d'une chienne survoltée aux pattes mouillées. Le temps qu'elle arrive, l'animal s'était calmé et s'était assis. Fly s'arrêta net en s'apercevant qu'il s'agissait de Lonan.

– Que fais-tu là ? lança-t-elle froidement.
– Bonsoir petit papillon. Ta journée s'est bien passée avec ma grand-mère ?
– Qu'est-ce que ça peut te faire ?
– Oh doucement... si tu m'en veux encore pour ce matin je suis désolé...
– Tu n'es pas le centre de mon univers je te signale !
– Tant mieux. Alors ?
– Quoi alors ?
– Cette journée avec grand-mère ?
– Très bien.

            Lonan lui sourit et s'assit sur le sable, le regard perdu vers l'horizon.
– Je peux savoir pourquoi tu sembles encore en colère ? la questionna-t-il.
– Ça ne te regarde pas !
– Ça me regarde puisque tu m'agresses alors que je te salue poliment.
– Tu veux vraiment savoir ?
            Lonan opina de la tête.
– Très bien. Il y a que j'en ai assez de vous !
– De nous ?
– De vous, les mecs, vous en général. Vous êtes tous les mêmes.
            Lo regarda Fly sans vraiment comprendre ce qui lui arrivait.
– Ce n'est donc pas moi qui...
– Évidemment que c'est toi ! Tu crois pouvoir faire ce que tu veux des filles et les jeter dès que tu n'en as plus besoin.
– Je n'arrive vraiment pas à te suivre.
– Je parle de toi et de Taïma. Je parle de toi l'embrassant puis la repoussant. Je parle du fait qu'elle...
– Attends un instant. Qui t'a parlé de moi et Taï ? Et comment es-tu au courant pour ce baiser ?
– Tu ne le nies pas alors ?
– Même si je n'en suis pas fier, non, je ne le nie pas. Ça n'aurait jamais dû arriver mais...
– Mais tu n'as pas pu t'en empêcher. Normal. T'es comme les autres !
– Pourquoi ai-je l'impression qu'on ne parle pas seulement de moi ? Aurais-tu un mauvais souvenir avec un autre ?
– Je n'ai aucune envie de te parler de ma vie. Ça ne te regarde pas.

            Sentant la conversation déraper vers un sujet qu'elle ne souhaitait aborder sous aucun prétexte avec Lonan, Fly tourna les talons et s'en alla mais le jeune homme ne l'entendit pas de la sorte et se leva. Avant même qu'elle n'ait fait trois mètres, Lo l'avait déjà rattrapée et empêchée d'aller plus loin. D'un mouvement ferme, il lui fit faire demi-tour et planta son regard dans le sien. Les deux jeunes gens ne bougèrent ni ne parlèrent durant quelques minutes. Seul le bruit des vagues apaisant se faisait entendre. Fly sentit les larmes lui monter aux yeux à la pensée de Jeremy. Elle n'était pas triste, non, mais en colère. Enola avait dit qu'elle et son petit-fils s'aimeraient, mais comment un homme aussi arrogant que lui pourrait la rendre heureuse. L'aimerait-il vraiment ? Et elle, l'aimait-elle ?
Alors que la jeune fille était perdue dans ses interrogations intérieures, Lonan s'approcha d'elle et l'embrassa. Son baiser fut différent, plus doux, plus... Fly ne sut dire exactement ce qu'il avait de différent, mais il l'était. Elle était bien. Soudain, Enola en train de lui recommander de se tenir à distance de son petit-fils le temps de contrôler ses pensées lui revint en mémoire et elle détacha ses lèvres de celles de Lo.

– Tu ne me croiras sûrement pas, mais je ne suis pas un sale type, Aponi, chuchota-t-il pensant que c'était la raison de son détachement. Taï était vraiment une erreur et je fais tout pour l'arranger. Je suis désolée qu'elle se comporte mal vis-à-vis de toi, mais je t'assure que je ne cherchais pas à jouer avec elle.
– Je... étrangement, je te crois.
– Qu'est-ce qu'il y a alors ?
– On ne peut pas Lonan. Tu représentes tout ce que je déteste. Tu n'es pas fait pour moi et je ne suis pas la fille qu'il te faut.

            Sur ses paroles, Fly s'en alla, Aquene derrière elle et rentra chez elle.

2 commentaires:

  1. hiiiiii j'adore j'adore comme toujours! j'en veux toujours plus!
    bravo Sia!

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  2. Bravo Sia, j'adore vivement samedi prochain <3

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