samedi 23 mars 2013

Extrait 9 - écrit par Erika

– Taï, ma petite Taï, quand vas-tu cesser de te mêler de ce qui ne te regarde pas ? interrogea une voix masculine. Je sens que tu t’apprêtes à commettre une énième bêtise.
Sans même se retourner, la jeune femme qui était contrariée que personne ne la laisse en faire qu’à sa tête, répliqua amèrement :
– Amarok, mon cher Rok, quand vas-tu cesser de faire de même ?! Ce que je fais de mes nuits ne te regarde pas, je croyais que tu l’avais compris depuis le temps.
– Ma chère cousine, si tu n’étais pas aussi obstinée, têtue et immature, répondit le jeune homme qui maintenait sa prise l’empêchant d’avancer davantage, nous n’aurions peut-être pas besoin de te…
Taima se retourna violemment vers son interlocuteur et s’agaça :
– Tu en pinces pour cette gar… pour elle toi aussi, n’est-ce pas ? Tu crois que je ne t’ai pas vu la contempler comme si la septième merveille du monde était venue honorée NOTRE île de sa présence ?! Elle croit quoi elle ? Qu’il suffit de débarquer pour que tout le monde l’encense ? Non mais franchement, elle me gonf…, elle m’insupporte elle et ses grands airs ! Vous lui trouvez quoi à cette pimbê…
– Ça suffit comme ça Taima ! T’es vraiment mauvaise. Pourquoi faut-il toujours que tu ramènes tout à toi ?
– Pfff, tu dis n’importe quoi, tes sentiments te font…
– Sais-tu qui elle est au moins ? l’interrompit-il sèchement. As-tu tenté deux secondes de comprendre qu’…
– De comprendre quoi cous’ ? Qu’elle arrive et que d’un battement de cils tous les hommes tombent en pamoison devant elle ? Et putain, regarde-les ! vociféra-t-elle tout en lui montrant du doigt le couple en train de s’embrasser avec passion. Tu sais comme moi ce que Lonan et cette… cette… Fly sont en train de faire. Et ça te va cous’ alors que tu n’as d’yeux que pour elle depuis qu’ils se sont posés sur Madame Je suis belle et je le sais ?!
– Arrête Taima, murmura Amarok qui avait alors levé les yeux vers le spectacle dévoilé par la jeune femme, la voix fléchissant, il poursuivit. Fly n’est pas comme ça et puis elle…
– Mais merde, ça te rend pas fou qu’à peine arrivée elle se jette au cou de MON Lonan, celui que je convoite depuis toujours et tu le sais très bien ! Combien de fois tu m’as conseillé de m’éprendre d’un autre jeune homme plus… comme dis-tu déjà ? plus équilibré… plus convenable pour moi !!! On parle quand même de ton pote qui est en train d’explorer les amygdales de celle qui…
– C’est bon, j’en ai assez entendu, fais ce que tu veux Taima ! De toute manière tu n’en fais toujours qu’à ta tête ! J’en ai assez d’essayer de te comprendre. Va, va crier ton amour à Lonan ! Mais si ton joli petit cœur en prend un coup, ne viens pas pleurer, je t’aurais suffisamment prévenu que ce mec, ouais mon pote de toujours, insista-t-il, ne t’es pas destiné ! Il est… pfff, j’en ai ma claque de tenter de raisonner tout le monde. Fais ce que tu veux, qu’il fasse ce qu’il veut de… de…Fly, souffla-t-il blessé, ça ne me regarde pas, je retourne me coucher !
– Attends Rok…, lança la jeune femme ennuyée.
Les excuses soufflées par Taima qui venait de percer la tristesse de son cousin résonnèrent un instant avant qu’elle ne se retourne à nouveau vers les deux imbéciles fougueusement enlacés. Elle comptait se rapprocher d’eux et leur dire ce qu’elle pensait de leurs attitudes désinvoltes et déplacées. Or, elle se rendit compte avec effroi qu’à présent le belvédère était vide.
Non, c’est pas possible, ne me dites pas qu’ils sont passés à l’étape suivante ?!!! Ça devrait être moi blottie contre le torse sculptural de MON Lonan, pas cette garce ! Elle ne mérite pas un homme si… si beau, au corps magnifique, au regard brillant, si gentil, si perspicace, si…
Lonan qui l’observait depuis quelques secondes la sortit abruptement de cette réflexion interne.
– Que fais-tu debout à cette heure-ci Taï ?
– Je… euh… je… Et toi Lo, que fais-tu, hein ?
– Rien justement ! hurla-t-il plus férocement qu’il ne l’aurait souhaité. J’ai pas envie d’en parler, enchaîna-t-il alors d’une voix plus douce. Je crois que je me suis égaré et qu’il est temps que j’arrête mes conneries. Demain est un jour nouveau et je vais oublier toute cette histoire !
– Mais de quoi parles-tu Lo ? l’interrogea faussement Taima qui se réjouit de savoir que son soupirant se détournait enfin de la pimbêche !
Il était temps qu’il s’aperçoive qu’elle n’est pas faite pour lui cette grognasse mais que sa moitié est juste devant lui, prête à lui ouvrir son cœur !
– Je vais écouter un peu de musique dans le salon, tu veux me tenir compagnie Taï ? proposa-t-il sans aucune arrière-pensée passant un bras autour des épaules de la jeune femme.
Au contact de cette peau encore humide et de ce t-shirt mouillé, celle-ci frissonna.
– Pardon, j’avais oublié que je suis trempé. Je vais me changer et je reviens !
Ça y est, notre heure a enfin sonné ! s’enorgueillit-elle.


Pendant que Taima s’installait confortablement sur le fauteuil le plus proche de la cheminée encore allumée, attendant son Roméo enfin consentant à se dévoiler le croyait-elle, Fly, Lonan et Amarok – chacun dans une chambre – étaient en train de fulminer. La colère de ces trois-là avait une origine fort différente, mais tous étaient contrariés au plus haut point !

Fly
Mais qu’est-ce qui m’a pris de me laisser autant aller dans les bras d’un jeune homme que je connais à peine ? Et puis c’est pas comme si nous nous entendions en plus ! Ok, nous avons un lien… spécial... J’ai seulement passé trois nuits ici que je ne cesse de rêver de lui… à poil ! C’est quoi ces songes bon sang ?! Non pas que je sois prude, mais bon, ça commence à faire beaucoup ! De plus, je n’ai pas pour habitude de me donner ainsi au premier inconnu qui passe. Si Lucy apprend mon égarement… ma règle d’or avec les hommes – ne jamais succomber trop vite ! –, je vais en entendre parler pendant des siècles ! D’ailleurs, au sujet de Lucy, à quoi joue-t-elle avec Ian ?! Elle ne m’avait pas dit qu’elle s’intéressait encore à lui. Hmm, je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé entre eux de toute manière. Elle est toujours restée évasive sur cette relation. Et Ian semble éperdument amoureux ! Il va falloir qu’elle s’explique la petite, mais pour l’heure, revenons en à… à Lonan ! Lonan qui est JUSTE le petit-fils de ma future patronne, qui m’attend demain matin… ah non vu l’état avancé de cette nuit agitée, c’est seulement dans six heures ! Bref, il faut absolument qu’on mette fin à ce petit jeu ridicule qui risque de compromettre mon travail. Et ça serait vraiment dommage car j’ai besoin qu’Enola m’enseigne son savoir sur les plantes ou plutôt sur… mes origines. J’ai vraiment envie d’en apprendre davantage concernant mes parents bio…
Fly n’alla pas au bout de cet aveu personnel, le sommeil l’avait emportée !
Il lui restait seulement quatre heures trente à dormir avant de se lever pour affronter son Destin et par chance, aucun songe suspect ne vint perturber ce repos nécessaire !


Amarok
Taima a raison, je suis déçu de constater que celle qui se fait appeler Fly et qui pense être native du sol Américain alors qu’elle représente beaucoup pour notre peuple, se soit si vite offerte à Lo. N’a-t-elle pas senti que nous avions une connexion singulière ? Est-elle si étrangère de nos us et coutumes ainsi que de notre héritage ? Même si je ne suis pas censé en savoir autant ni sur notre tribu, ni sur les origines de Fly ou plutôt d’Aponi, je ne suis pas aussi naïf que mon entourage veut bien le croire. D’ailleurs, je suis convaincu qu’en arrivant sur l’île, le Petit Papillon a commencé à faire des rêves étranges. Il ne serait pas surprenant que prochainement nous nous rencontrions dans la « Matrice Songiaque »… En tout cas, j’ai hâte… j’ai… j’ai vraiment envie de mieux connaître celle qui est destinée à nous sauver de…
Cette affirmation restera sans conclusion pour l’instant car Amarok venait de s’abandonner aux bras de Morphée !


Lonan
Le potentiel Roméo qui avait oublié qu’une prétendue Juliette l’attendait avec l’espoir fou de donner libre cours à leur amour maudit, s’était couché après s’être débarrassé de ses vêtements mouillés. Il s’était glissé nu dans les draps qui recouvraient un matelas posé à même le sol tandis que Lucy et Ian occupaient le grand lit.
En poussant la porte de la chambre, il avait intérieurement prié pour ne pas les trouver dans une position scabreuse et s’était clairement annoncé. Après avoir entendu deux respirations de personnes sereinement endormies – eux au moins ont eu la chance de se montrer leur intérêt partagé, ce n’est pas comme avec la Mademoiselle Sainte Nitouche qui… bref ! –, il s’était déshabillé et couché. Il était tellement chagriné par l’interruption soudaine et douloureuse du baiser échangé avec Fly, qu’il avait complètement délaissé celle qui commençait à s’impatienter dans le salon. Aucune pensée ne s’embarrassa de Taima alors qu’il était encore énervé. Il considérait celle-ci comme une sœur et même si dernièrement, il s’était laissé aller à une embrassade après quelques verres de trop, il n’avait jamais envisagé une liaison amoureuse avec elle. Bien qu’elle soit très jolie et pourvue d’un tempérament de feu, elle ne l’attirait pas comme l’ensorcelait l’autre diablesse !
Mais pourquoi donc j’ai tellement envie de la faire mienne dès que je la voie ?! C’est pas comme si je ne connaissais pas la Prophétie ou comme si… Pfff, pourquoi est-elle une si grande tentation ? En plus d’être notre sauveuse, avait-elle besoin d’être une bombe ?! de déborder de sensualité et de charme ravageur ?! d’être suffisamment amère pour donner envie à n’importe quel homme de la faire sourire à nouveau ?! d’avoir un regard si profond et qui dévoile la pureté de son âme ?! d’avoir une bouche à se damner et qui ne demande qu’à être embrassée ?! d’avoir un corps à faire enrager de jalousie tous les mannequins ?! d’être l’incarnation d’un ardent appel au désir défendu ?! Euh mec… t’es pas un peu en train de dérailler grave là ?! Tu fais quoi, tu t’es pris pour une midinette ou quoi ? T’as pas l’impression de faire ta Taima là ?! Merde Taima ! Oh merde, merde, merde ! Mais c’est pas vrai, t’as rien dans le ciboulot vieux ! Va falloir que tu te reprennes et vite ! C’est pas le moment de succomber à l’enfer quand on sait que les foudres vont bientôt s’abattre sur ton peuple !!!
Pris d’un remord, Lonan se leva d’un bond, accourut à la salle de bain la plus proche et s’empara d’une grande serviette éponge d’un bleu marin. Il la noua à la taille et se précipita au salon pour rejoindre la jeune femme. Taima était rouge de colère et s’emporta quand le retardataire entra dans la pièce maugréant des excuses inaudibles :
– Tu faisais quoi ? Ne me dis pas que tu étais encore avec l’autre pimbê…
– Taima, arrête maintenant ! lui ordonna-t-il fermement.
– Mais bon sang, vous lui trouvez quoi à cette… à cette…, bredouilla la jeune femme dont les larmes menaçaient de s’échapper de ses grands yeux noirs.
Lonan ému d’une telle démonstration pourtant inhabituelle chez Taima, s’avança vers elle et la prit dans ses bras pour la rasséréner. D’une voix tendre et compatissante, il lui annonça :
– Taï, ma chère Taï, il faut qu’on parle !

Le jeune homme choisit ses mots pour s’excuser du baiser volé il y a quelques semaines et l’informa que c’était une monumentale erreur de sa part. Il ne pouvait se résoudre à la voir autrement que comme une petite sœur, c’est pourquoi il ne pourrait jamais rien se passer entre eux. Il n’était certes pas devin LUI et ne connaissait pas exactement l’avenir, mais il était convaincue qu'aucune relation sentimentale ne les réunirait autant dans cette vie que dans une autre. Taima ne pipa mot mais après ce laïus, sortit de la pièce et alla se réfugier dans la cuisine en quête de n’importe quelle denrée au chocolat pour panser sa peine.
Son cousin avait finalement raison, il était peut-être temps qu’elle passe à autre chose. Lonan ne l’avait jamais aimée et ne l’aimerait probablement JAMAIS ! Il fallait se faire une raison, c’est que mieux encore m’attend ailleurs !!! tenta-t-elle de se rassurer alors que de chaudes larmes perlaient entre ses cils. Celles-ci finirent par sillonner ses joues rosies et elle sanglota de tout son soul pendant un long moment.
D’un pas lourd, elle se rendit dans la chambre attribuée. Elle s’effondra sur le lit et vidée par ses spasmes précédents, s’endormit immédiatement.


Lonan était resté dans le salon. Après avoir saisi les télécommandes nécessaires, il alluma la chaîne stéréo et choisit une station de radio diffusant de la musique douce. Bercé par des mélodies enivrantes, il pensait encore à son Petit Papillon qui le perturbait bien plus qu’il n’était prêt à l’admettre ! Mais que m’a-t-elle fait ? fut sa dernière rumination avant qu’il ne sombre dans une léthargie reposante tandis que Birdy interprétait la chanson « Skinny Love ».

Il était plus de 4 heures du matin quand la maisonnée fut enfin plongée dans un calme total, ne laissant plus qu’entendre des battements cardiaques dans une mélopée désordonnée. Tous avaient le cœur lourd mais ne le savaient pas forcément. Même celui de Marine, Lukas, Ashley, Kiona et Enola, pourtant à des kilomètres les uns des autres, portait CE poids ancestral.
Tous découvriraient bientôt à leurs dépends le fil invisible qui les reliait, leur « Interconnexion Songiaque »…


****

Lundi 3 juin 2012, 7h30

Fly fut arrachée de son profond sommeil par la chanson « We Found Love » de Rihanna claironnant dans son poste-radio.
Après une douche vivifiante et avoir enfilé une légère robe blanche, elle se dirigea vers la cuisine pour prendre son petit déjeuner. La grande demeure était encore excessivement silencieuse en comparaison de la veille au soir et aussi compte tenu du nombre de résidents. En passant par le salon, elle trouva Lonan allongé nonchalamment sur le fauteuil. Il portait pour seul vêtement une serviette qui avait manifestement bougé puisqu’elle révélait plus de parcelles de peau que Fly avait eu le loisir d’explorer hier soir… Pfff, on en voit trop ou… pas assez ! Ah bravo Fly, dès le matin, tu es en forme ma fille ! s’insurgea-t-elle intérieurement contre elle-même. Mais que m’a-t-il fait ? Pour ne pas se montrer plus impudente qu’elle ne l’était déjà, elle le couvrit d’un plaid et regagna la cuisine.
Un coup d’œil par la fenêtre lui indiqua que la tempête avait cédé la place à un soleil éclatant et que d'innombrables débris jonchaient la plage. En fin d’après-midi, à la sortie de mon travail, il faudra que je nettoie les dégâts causés par ces intempéries, estima-t-elle.
Après une légère collation et une dernière caresse prodiguée à Aquene, Fly emprunta un des vélos rangés dans le garage et se mit joyeusement en route pour l’herboristerie.
Elle était aussi excitée qu’elle n’était anxieuse à l’idée de revoir Enola.

La vieille femme l’accueillit chaleureusement et la félicita pour sa ponctualité, elle avait même sept minutes d’avance.
La matinée se déroula sous les meilleurs auspices jusqu’à ce que Lonan n’entre dans la boutique.
En seulement trois heures, « Aponi » avait conquis sa supérieure par ses qualités commerciales et relationnelles. Le seul bémol de ce moment parfait fut donc l’entrée fracassante du jeune homme dans la boutique !

Les prunelles de Lonan s’arrimèrent à celles de Fly. Ils échangèrent une œillade incandescente et plus rien ne compta pour eux jusqu’au moment où Enola pousse un cri. Cette dernière avait intercepté cette lorgnade lourde de sous-entendus et avait eu un flash de son petit fils et Aponi… nus… en train de s’embrasser frénétiquement. Aussitôt, elle s’horrifia :
– Oh Nom de la divinité Gaïa, qu’avez-vous fait tous les deux ?!
Le regard orageux de l’aïeule de Lonan ne laissa place à aucun doute possible ! Elle venait de découvrir leurs étreintes. Au lieu de nier les faits, amusé, le jeune homme demanda :
– Comment sais-tu grand-mère ?
– Là n’est pas le plus important Lonan. Il est temps pour vous deux d’arrêter de batifoler et de vous préparer à ce qui est sur le point d’arriver ! Et arrêtez aussi d’être nus dans chacun de vos rêves ou de vous embrasser à pleine bouche. OU ALORS, si vraiment vous ne pouvez pas vous tenir, évitez de m’en donner les détails !
– Mais nous n’avons rien fait de mal grand-mère, nous n’avons MÊME pas couch…
– Lonan, suffit ! Ta vie sexuelle ne me concerne pas, ni celle d’Aponi d’ailleurs. Il faut vraiment que tu apprennes à contrôler ton don ma chérie ! Il s’agit de mon petit-fils tout de même !
– Je… je… euh… je suis navrée, bégaya la jeune femme dont l’embarras empourpra les joues. Ça n’arrivera plus !
– Eh ! J’ai peut-être mon mot à dire, non ?! la charria Lonan bien moins incommodé par la situation déplaisante que sa prétendante.
– Et voilà qu’ils se disputent maintenant et ça non plus, ce n’est pas nouveau !!! En plus d’un entraînement intensif que nous allons commencer dès aujourd’hui, s’impose un complément d’informations les enfants ! Et je ne veux plus être témoin de vos excès hormonaux, alors en attendant qu’Aponi maîtrise son don, vous allez vous abstenir de vous toucher ! Ai-je été suffisamment claire ?!
– Oui Enola, limpide, murmura Fly en baissant la tête.
– Lonan ? l’interpella Enola.
– Oui grand-mère ! N’ayant rien à voir avec ses pouvoirs, je vais vous laisser vous entretenir !
– Tu as tout faux mon petit ! AU CONTRAIRE !!! Tu les exacerbes...
– Mais je… j’ai… je n’ai aucun…
– Lonan, mon cher Lonan, tu n’es pas toi non plus au fait de TOUTE la vérité. Et autant que vous sachiez les enfants, il y a des desseins plus grands que votre Amour !
– Notre amour ?! s’écrièrent Lonan et Fly en même temps tout en éclatant d’un rire bien trop appuyé pour être si anodin.
Le visage tendu de la vieille femme stoppa net leurs rictus nerveux respectifs et elle précisa :
– L’Amour est un miracle certes et il est à la base de notre condition humaine mais votre Amour les enfants dépasse l’Amour ordinaire, à vous d’en découvrir sa Flamme, son But et sa Destinée !
– Mais on se déteste ! objecta la jeune femme.
– Et alors ? rouspéta Enola. N’êtes-vous déjà pas unis par ce sentiment ? De plus…
– De plus, répéta Lonan avant de continuer, la haine, la colère et la déception n’existent qu’en contrepartie de l’Amour. Ces sentiments témoignent juste de notre éloignement de l’Amour car nous redoutons celui-ci ! N’est-il pas plus facile de me détester Petit Papillon que d’avouer que tu me veux ?!
– Lonan ! s’indigna Enola.
– Pardon grand-mère, je me suis emporté mais ta petite protégée m’horripile avec son regard « Je suis trop bien pour toi ! » !!!
– Pour quelqu’un qui vient de prononcer des paroles d’une grande sagesse, mon pauvre Lonan, tu n’as encore rien compris aux femmes ! Avec tout le respect que je vous dois Enola, je ne pense pas que les Flammes de l’Amour naissent un jour entre votre petit-fils et moi. À l'inverse de ce qu’il affirme, c’est lui qui est bien trop arrogant et sûr de son charme !
– Au moins nous sommes d’accord sur un point ! Je suis bourré de charme mais pas que…
– Vous êtes surtout trop bien orgueilleux ET autant l’un que l’autre ! les rabroua Enola. Et dire que nous avons placé le Destin de notre peuple entre vos mains !!! Heureusement que les anciens ainsi que moi-même avons prévu d’autres plans et qu’Amarok, Taima, Kiona et d’autres dont le sang n’est pas d’origine indienne ont leurs rôles à jouer aussi ! Lonan, tu devras gagner le cœur de ta Demoiselle !
Fly ne dit rien mais lança un regard empli de défiance au jeune homme, Enola rajouta alors :
– Aponi, tu devras gagner le cœur de ton Chevalier ! Rien n’est joué d’avance mes enfants ! Et n’oubliez pas que l’enjeu ultime de cette croisade est la SURVIE DE NOTRE PEUPLE, pas une guéguerre de vos égos surdimensionnés respectifs !!! gronda la vieille femme avant de se retourner et de s’éloigner, les laissant désemparés par cette révélation.

4 commentaires:

  1. haaaa j'adore Erika, comme d’habitude! ton style d'écriture est super!

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    1. Merci ma jolie Nahis, c'est très gentil, ça me fait plaisir !!!
      Bisous ;-)

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  2. J'A-DO-RE, tu t'es lâchée ma belle!!! vivement la suite!!!

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    1. Merci beaucoup Sandy, je suis ravie.
      Et ça y est, la suite est mise en ligne :) !!!
      Bisouilles.

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